C’est une sorte de loi
récurrente : pour peu que les conditions soient un petit peu musclées, chaque
départ de course (ou d’étape pour la Mini Transat îles de Guadeloupe) se solde
par des petits bobos. Autant quand on est au milieu de l’Atlantique, la question
du choix ne se pose plus, autant la donne change quand une escale à terre
devient possible. Premier des concurrents à revenir au port Frédéric de Mesel
(Double Trouble) est retourné à Arrecife en plein doute sur l’intérêt
de continuer après avoir cassé un de ses safrans. L’énergie de ses proches,
l’investissement des copains restés à Lanzarote l’ont convaincu de repartir avec
un moral tout neuf.
Arrêts programmés… ou
non D’autres se sont déroutés sur Fuerteventura tel Davy Beaudart
(Flexirub), victime de la déchirure de son spi médium et Nacho Postigo
(Vamos Vamos), safran cassé. Pour Davy, c’est un coup dur. Le
navigateur lorientais avait de vraies ambitions après sa première étape
parfaitement maitrisée. Il va devoir, dès qu’il pourra repartir, se mettre dans
la peau du chasseur qui ne lâche rien… Nacho Postigo faisait lui, contre
mauvaise fortune bon cœur. Les galères successives qu’il rencontre depuis le
début de cette course l’ont rendu un brin philosophe. Les deux annonceront dans
les heures à venir leurs intentions à la direction de course. Pour certains
la scoumoune s’acharne. Maxime Eveillard (Héli Strategy) a déchiré sa
grand-voile dès la première nuit et compte faire escale dans une des îles
canariennes. Yann Claverie (MAP Product) fait lui aussi route sur Gran
Canaria. D’autres ont choisi de ne pas se laisser abattre par les événements et
ont décidé de faire route malgré tout, même handicapés. Roland Ventura
(Fondation Planiol), malgré un vis-de-mulet en vrac et son code 5
déchiré, a choisi de continuer sa route. Il aura l’Atlantique pour réparer.
C’est aussi ce qu’a décidé Pierre-Marie Bazin (Voiles des Anges) :
barre de liaison cassée, aérien hors d’usage, barre franche endommagée, il a
décidé de continuer en mode convoyage. Quand on est porteur d’un projet
humanitaire aussi fort que le sien, il est une sorte de devoir moral de ne pas
baisser les bras.
Bagarre de chiffonniers sur la route
sud En tête de course, les leaders continuent de pousser fort le
long des côtes mauritaniennes. Le vent a un petit peu molli et les moyennes de
début de nuit s’en ressentent. On est plus proches des 10 nœuds que des 15-16
qui prévalaient au départ. Sur une route sud, Benoît Hantzperg (YCA Dhumeaux
Secours Populaire) mène toujours la danse, alors que quelques coureurs
semblent déjà infléchir leur route pour longer l’orthodromie à l’instar
d’Olivier Taillard (Alternative Sailing – Kerhis) ou le Russe Yury
Firsov (Magnum Sports) qui s’immisce sur le podium des bateaux de
série. En prototype, c’est une bagarre au couteau entre Clément Bouyssou
(Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier), Frédéric Denis
(Nautipark), Simon Koster (Eight Cube), Ludovic Méchin
(Microvitae) et Luke Berry (Association Rêves). L’arrêt au
stand de Davy Beaudart aiguise forcément les appétits. Après les 20-25 nœuds
de la nuit, l’alizé est redescendu à 12 nœuds, accompagné d’un grand soleil. Des
conditions de rêve, comme on les lit dans les récits de voyage… Visiblement, la
Mini Transat îles de Guadeloupe n’a pas fini d’offrir des rêves à ses
prétendants.
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