Alors que les Minis descendent à bonne vitesse
droit vers l’archipel du Cap-Vert, on imagine la teneur des interventions sur
Radio Cocotier, le lien VHF entre marins. Outre les conversations sur le
quotidien de chacun, souvent très basiques - qu’est-ce que tu as mangé, j’ai
mouillé mon seul duvet, c’est déjà le cheni à bord, etc. – l’abandon de Davy
Beaudart a dû mobiliser une partie du temps passé sur les ondes. D’une part,
parce qu’il ouvre complètement le jeu d’une course que d’aucuns croyaient déjà
pliée d’avance, de l’autre parce qu’il rappelle à tous qu’une traversée de
l’Atlantique c’est long et que bien des péripéties peuvent pimenter le
pèlerinage vers la Guadeloupe. Enfin, Davy Beaudart est aussi une figure du
circuit Mini au sein duquel il s’est fait nombre d’amis. Laisser un pote sur le
bord du chemin n’a rien de réjouissant.
Objectif
sud
Au nord du parallèle 24°N, le vent devient de plus en plus
évanescent. Les quelques concurrents repartis des Canaries après une escale
forcée peinent à descendre comme Frédéric de Mesel (Double Trouble), englué dans
des vents faibles au large des côtes marocaines. Tous ceux qui sont au nord de
cette ligne de démarcation progressent en moyenne à des vitesses qui dépassent
rarement les 7 nœuds, quand leurs collègues du sud flirtent en permanence avec
les 9 nœuds, voire plus pour les plus sud et les plus proches des côtes
africaines.
L’ai-je bien descendu ?
Pour tenter de
gagner vers la Guadeloupe, tout en évitant de se laisser piéger par un
ralentissement des vents, les coureurs adoptent une conduite en escalier : quand
les variations du vent les y autorisent, ils se recalent légèrement dans
l’ouest. Pour l’heure, les marches sont déséquilibrées, très hautes du nord au
sud. Mais il va bien falloir inverser la tendance et chercher à gagner dans
l’ouest. Du timing adopté, dépendra en grande part le classement des jours à
venir. Face à ce dilemme, certains ont décidé de différer le moment de gagner
dans l’ouest. C’est le cas des duettistes Ian Lipinski (Entreprises
Innovantes) et Julien Pulvé (Novintiss) en bateaux de série qui
ont réussi à se positionner en pointe à hauteur de Benoît Hantzperg (YCA
Dhumeaux Secours Populaire), mais aussi d’Edouard Golbery (Les Enfants
du Canal) et d’Henri Marcelet (Région Nord Pas de Calais) qui
naviguent ainsi à l’avant du peloton. Si leur classement en distance au but ne
leur est pas favorable, c’est qu’ils sont les plus éloignés de l’orthodromie, la
route directe. Mais leur position est intéressante et pourrait se révéler
payante d’ici peu.
En prototype, Frédéric Denis (Nautipark) a réussi
à se décaler légèrement dans l’ouest sans pour autant perdre sa position de
pointe. Il est en situation idéale dans la perspective du virage à droite qu’il
faudra bien négocier un jour au l’autre. Sur l’autoroute des alizés, chacun rêve
de pouvoir mettre le clignotant à droite, mais attention à ne pas finir sur la
bande d’arrêt d’urgence.
Classement du 2 novembre à 15h (TU+1)
:
Prototypes (Classement Eurovia Cegelec) :
1 Frédéric Denis –
800 – Nautipark à 2483,6 milles de l’arrivée
2 Ludovic Méchin – 667
– Microvitae à 15,3 milles
3 Simon Koster – 888 - Eight Cube
à 15,4 milles
4 Luke Berry – 753 – Association Rêves à 17,9
milles
5 Jean-Baptiste Daramy – 814 – Chocolats Paries à 20,6
milles
Séries (Classement Ocean Bio-Actif)
1 Benoît Hantzperg – 871 –
YCA Dhumeaux Secours Populaire à 2507,3 milles de l’arrivée
2 Tanguy
Le Turquais – 835 – Terréal à 14 milles
3 Charly Fernbach – 869 –
Le Fauffiffon Hénaff à 16,8 milles
4 Ian Lipinski – 866 –
Entreprises Innovantes à 17,2 milles
5 Antonio Fontes – 745 –
Vela Solidaria à 20,2
milles
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